ATEMOS – Ateliers du monde solidaire

Atemos – Ateliers du monde solidaire

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L’initiative Atemos – Atelier du Monde Solidaire est une émanation de l’École des Solidarités, coorganisée par Le Monde des Possibles, Promotion&Culture et le CEPAG. Elle regroupe des personnes avec et sans-papiers désireuses de valoriser leurs compétences au service de la communauté : cuisine, couture, logistique, bâtiment, mécanique… L’atelier couture de la Voix des Sans-Papiers de Liège coordonné par Marie-Paule Weynants, et l’atelier Cuisine du Monde lancé par Michèle Verfaille à la Casa Nicaragua en font partie. Atemos permet notamment à des personnes exclues du marché du travail de s’épanouir en créant leur propre emploi tout en se mettant au service de la communauté.

En effet, en Belgique, les personnes d’origine étrangère ont toutes les peines du monde à faire reconnaître leurs compétences professionnelles, et souffrent de déqualification voire de disqualification sociale : discrimination à l’embauche, non-équivalence des diplômes, barrière de langue, etc. Pour les personnes en séjour précaire s’ajoutent les difficultés liées à leur statut administratif.

Atemos s’inscrit dans une démarche d’économie sociale et solidaire, qui se définit par ses valeurs et où le profit n’est pas une fin en soi mais un moyen au service de l’intérêt général. Les 4 principes de l’économie sociale et solidaire sont les suivants : une finalité sociale (et non finalité de profit), une autonomie de gestion, un processus de décision démocratique, la priorité des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus.

Cette dynamique se veut une alternative au marché du travail « classique » pour l’inclusion des personnes migrantes, et une opportunité de lutter collectivement en faveur d’une société solidaire. Il s’agit aussi de militer pour la régularisation des sans-papiers, notamment en reconnaissant l’implication volontaire des personnes dans des projets en économie sociale et solidaire, comme c’est déjà le cas en France (cf. amendement « Emmaüs »).

Atemos s’est lancé dans le projet « Masques Solidaires » dès le 15 mars 2020 (durant la crise sanitaire du coronavirus), sous l’impulsion des couturier.e.s solidaires sans-papiers, avec pour objectif de confectionner des masques de protection en tissu pour les liégeois qui en ont besoin. Réunissant au départ une dizaine de couturier.e.s sans-papiers, le groupe a rapidement été rejoint par des soutiens : dons de tissus, découpe, couture, livraisons, garde des enfants durant la confection, etc. Les tâches sont nombreuses, mais l’atelier efficace malgré le confinement et la dispersion géographique des forces ! Des couturiers solidaires ont bientôt rejoint le mouvement, dont les équipes d’Arsenic2 et du Centre Liégeois de Formation. Autour du projet Atemos-Masques solidaires, ce sont donc plus d’une trentaine de personnes qui s’activent bénévolement. Parmi elles, des personnes avec et sans-papiers, au chômage, précarisées, des pensionnés, des militants…

En trois semaines, 2000 masques ont été réalisés et distribués aux soignants, aux indépendants, aux syndicats, aux associations, aux travailleurs sociaux, aux personnes âgées, etc. Les commandes affluent, notamment pour les services de police, de soins et des pharmacies. Plusieurs modèles sont disponibles à la demande : tutoriel du SPF santé, masque du CHU de Grenoble, masque en jersey sans couture, et masques à « nouettes ». Colorés ou sobres, l’atelier s’adapte et se réinvente en fonction du matériel disponible, les élastiques étant de plus en plus difficile à obtenir.

Les membres d’Atemos vivent en Belgique depuis de nombreuses années ; leurs enfants sont souvent nés ici. Chacun d’entre eux a dû fuir son pays pour des causes de persécutions, parce que leur sécurité était menacée. Leur demande de protection internationale n’a, à ce jour, pu aboutir. Si après ce parcours migratoire difficile ils ont réussi à tenir debout, c’est grâce à leur incroyable force et au soutien moral et matériel de citoyens belges.

« La solidarité est leur bien le plus précieux, aujourd’hui, elles désirent le partager avec toutes et tous. Leur plus grand rêve est d’apporter tous leurs potentiels à leur « pays d’accueil », la Belgique. »

Merci donc à toutes et tous pour votre contribution précieuse à la « ruche Atemos » et aux nombreux encouragements des soutiens : pour valoriser les compétences de toutes et tous, pour une société solidaire.