Guillaume le Blanc – Dedans, dehors la condition d’étranger

Guillaume le Blanc vous présente son ouvrage « Dedans, dehors la condition d’étranger » paru aux éditions du Seuil.

 

Notes de synthèse sur l’atelier « qu’est-ce qu’être en résistance quand on est migrant ? »

Ateliers philosophiques: être en résistance quand on est un migrant

Le Monde des Possibles, en partenariat avec la Maison des Sciences de l’Homme, à organisé en2015 trois ateliers de discussion philosophique autour de la question “Qu’est ce qu’être en résistance quand on est un migrant?”.  Vous retrouverez ici la synthèse des travaux remarquablement coordonnées par Géraldine Brausch.

Qu’est-ce que la citoyenneté quand on est un migrant ? Est-ce être « intégré » ? Est-ce avoir ses « papiers » ? Est-ce avoir accès aux droits fondamentaux ? Est-ce être reconnu dans son identité et sa culture ? Est-ce être « représenté » ? En Occident, quelles sont les diverses revendications et luttes des migrants ? Comment se font-elles entendre ? Sont-elles entendues ? Rencontrent-elles l’organisation politique des Etats européens ? Rencontrent-elles les mouvements issus de la société civile comme les mouvements ouvriers et syndicaux, les mouvements féministes ou écologistes, le tissu associatif ? Y a-t-il des convergences entre ces mouvements et organisations ? Divergences ? Les revendications des migrants ouvrent-elles à une nouvelle manière de « faire de la politique ?

affiche subalternité

Et si le conflit syrien avait lieu en Belgique ?

© iRTBF/C.Ventura

Que se serait-il passé si le conflit syrien avait eu lieu en Belgique ?

Si le conflit qui sévit en Syrie avait lieu en Belgique, les habitants de Mons seraient tous morts. C’est en tout cas ce qui ressort de la transposition des chiffres du conflit syrien à population de la Belgique.

En 2014, afin de rendre plus parlants les dégâts causés par la guerre, le site ifweweresyrian.org avait effectué cette extrapolation sur la population de quelques grands pays du monde. Mais la Belgique n’en faisait pas partie. C’est ce manquement qui est ici rectifié.

Des villes comme Namur, Mons ou Bruges totalement décimées

Combien de victimes en Belgique si nous connaissions un conflit similaire à celui de la Syrie ?

Avant le début de la guerre, la Syrie comptait 22,8 millions d’habitants, la Belgique 11,2 millions. Et environ 220 000 Syriens sont décédés à cause de ce conflit.

Si proportionnellement la Belgique avait connu autant de morts, ce sont environ 108 996 personnes, soit près de 1% de la population du pays, qui auraient péri. C’est comme si la population de villes comme Namur, Mons ou Bruges avait été exterminée. Et sur ce total, on compterait 75 998 militaires et 32 998 civils, dont 5404 enfants.

À titre de comparaison, lors de la Première Guerre mondiale, les pertes belges se sont élevées à 105 000 personnes dont environ 43 000 militaires. Lors de la Seconde Guerre mondiale, 88 000 victimes ont été recensées, parmi lesquelles 12 000 militaires.

Deux millions de Belges contraints de quitter le pays

Presqu’un cinquième des Belges auraient été obligés de quitter la Belgique.

Mais le conflit syrien c’est aussi et surtout des millions de réfugiés, plus de quatre millions. Si la Belgique était frappée par cet exode forcé, ce ne sont pas moins de 1 942 684 Belges qui seraient contraints de quitter le pays.

Cela représente deux fois la population totale de la Région Bruxelles-Capitale, deux fois la population de la province de Liège, ou 1,5 fois la population de la province de Hainaut.

Les Wallons obligés de se réfugier en Flandre

Les déplacés seraient presqu’aussi nombreux que l’ensemble des habitants de la Wallonie.

À l’intérieur des frontières syriennes, 7,6 millions de personnes ont été contraintes de fuir les zones de combats et de trouver refuge ailleurs en Syrie.

Transposé à la Belgique, plus de 3 800 000 Belges auraient du trouver refuge ailleurs dans le Royaume, soit un tiers de la population. C’est comme si l’équivalent de toute la population wallonne (environ 3,5 millions) avait été contrainte de se réfugier à Bruxelles et en Flandre.

La moitié des habitations de Belgique détruites ou inutilisables

Environ la moitié de la population belge aurait du quitter son domicile.

Dans ce tableau apocalyptique, 11,6 millions de Syriens ont perdu leur logement. C’est comme si 5,7 millions de Belges avaient été obligés de quitter purement et simplement leur domicile afin de trouver refuge ailleurs, soit plus de la moitié de la population.

Prochaine session New Start du 11/1/16 au 25/3/16

« N’attends pas le Prince Charmant, apprends à lire et deviens qui tu es » citation féministe.

New Start – Un projet européen de femmes migrantes à l’ASBL Le Monde des Possibles

Par son ouverture aux langues du Monde, le projet New Start invite à la générosité et au partage. Nous, femmes migrantes, nous apprenons les techniques de l’interprétariat en milieu social pour proposer nos compétences linguistiques dans l’accompagnement rémunéré des personnes qui en ont besoin dans leurs rapports aux institutions. Conjointement à ces compétences, New Start promeut aussi un rapport au monde dans toute sa richesse, une amplitude gigantesque à s’ouvrir aux narrations pour en extraire des points de rencontre entre toute la diversité des cultures.

La vie partagée de nos difficultés rencontrées au quotidien révèle souvent des violences administratives, socioéconomiques, patriarcales ou physiques. Nos témoignages qui dessinent les bases d’une solidarité en mouvement sont autant de traces, de reflets, de présences antagonistes avec les hommes et les politiques migratoires discriminantes.

Notre savoir faire est constitué de notre vécu et de nos langues, multiples, bariolées qui plongent parfois aux origines de civilisations ancestrales et méconnues à Liège. D’autres sont complexes, se méritent mais toutes alimentent l’étonnement des innombrables manières de voir le monde, de le dire et de l’aimer. Nos ateliers menés avec nos formatrices Régine, Elisa, Charlotte et Chiara soutiennent une dynamique d’éducation populaire sur une session de 3 mois (5 matinées par semaine) qui se présente en différents modules (droit, citoyenneté, informations sociales, actions collectives, économie sociale…). Cela nous permet de nous retrouver, d’échanger nos expériences et savoir-faire pas uniquement linguistiques.

L’amour des langues c’est l’amour des gens ; une manière aussi de relever le défi de dire le monde avec des vécus parfois traumatiques. Mais nos faiblesses sont nos forces et les femmes réussissent admirablement bien quand elles en ont les moyens. Nos ateliers intègrent parfois la présence des hommes car il s’agit bien de travailler ensemble à l’émancipation de chacun et de chacune quel que soit son sexe, son origine sociale ou ethnique, nous travaillons contre la bêtise et la méchanceté pour que chacune puisse inventer sa vie, ensemble.

Prochaine session New Start du 11 janvier 2016 au 25 mars 2016.

L’équipe New Start.

Le Monde des Possibles – 97 rue des Champs – 4020 Liège – www.possibles.org – 04/232.02.92

 

Avec le soutien de l’Union Européenne – Programme Daphné III – www.newstart-project.eu

L’éducation contre la criminalité.

2015 est sans nul doute une année triste la liberté et les droits de l’homme dans le monde.  Depuis Charlie Hebdo, en passant par Tunis, l’Egypte, le Tchad, le Bangladesh, le Royaume Uni et les Etats unis (pour ne citer que ceux-là) les terroristes de Daesch, Boko Haram et autres mouvements obscurantistes n’ont cessé de semer désolation et terreur.

Beaucoup de questions surgissent toujours au lendemain des attentats perpétrés par ces mouvances Djihadistes. Si les victimes de ces attentats sont des nationaux, les coupables et exécutants de ces basses besognes sont aussi très souvent des fils et filles du pays attaqué.

Alors nous nous posons la question à savoir comment on arrive à retourner son arme contre soi-même.  Paris, San-Bernardino, Tunis, dans tous ces attentats, le contingent d’Européens, d’Américains ayant participé de près ou de loin à ces tueries reste impressionnant.

Nos pays, nos villes sont aujourd’hui un reflet, un miroir ouvert sur le monde. Dans une petite ville comme Liège , Paris ou Manchester nous pouvons croiser le monde dans toute sa diversité. La diversité articule la culture, les courants de pensée et tout ce qui peut nous différencier.

Les exclusions issues des politiques d’intégration des populations d’origine étrangère ont joué un grand rôle dans la radicalisation d’une grande partie des fils et filles de nos cités.  Des villes et quartiers comme Molenbeek, Verviers en Belgique, Marseille, Pas-de calais en France sont devenues de véritables pépinières de la délinquance. Le chômage des jeunes, le décrochage scolaire et le désœuvrement ont atteint des proportions inquiétantes.

Quel avenir pour les jeunes de ces quartiers ou le communautarisme a une place prépondérante, ou le contact avec les autres cultures est quasi inexistant ? Ou l’éducation est abandonnée aux mains de prédicateurs de tout genre et ou les parents submergés par le cout de la vie sont abonnés absents à l’éducation et au suivi de l’avenir de la nation que représentent ces jeunes.

Une piste de solution serait de repenser notre système éducatif, en incluant toutes les diversités et en prenant en compte les besoins et aspirations de tous. Un monde meilleur ne peut se construire avec des divisions, des exclusions et des injustices.

Lueur d’espoir pour les femmes saoudiennes

Le droit de conduire reste interdit aux femmes.

Aussi petite soit une ouverture, elle peut permettre de respirer un grand bol d’air. Une lumière peut y jaillir et se transformer en espoir. Espoir de tout un peuple, toute une société, tout un genre.  C’est cette lumière-là qui a éclairé aujourd’hui les femmes du royaume saoudien.

Elles ont pu participer pour la première fois de leur vie, à des élections. Elles y étaient comme candidates et comme électrices.  Nous saluons le pas entrepris par les dirigeants du royaume vers une abolition des violences faites aux femmes ; mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Le royaume saoudien reste un pays ou les libertés individuelles et collectives sont confisquées. Le droit de conduire est interdit aux femmes. Le droit à un compte bancaire, à des études secondaires, tous ces droits restent niés par les pouvoirs saoudiens.

Cela n’empêche pas les monarchies du golfe d’être de bons élèves devant nos gouvernants politiques. A tel point de nommer l’Arabie-Saoudite à la tête d’une commission des « droits de l’homme de l’ONU » http://www.lemonde.fr/international/article/2015/09/22/le-role-de-l-arabie-saoudite-au-conseil-des-droits-de-l-homme-fait-debat_4767286_3210.html

L’argent issu du travail de ces femmes ne saurait en aucun cas servir à fermer les yeux de l’opinion internationale sur les dérives autoritaires des pouvoirs saoudiens. Moins que ça a suffi pour attaquer d’autres pays comme la Libye.  La peine de mort reste appliquée en Arabie-saoudite.

Le respect de tous les droits humains reste un préalable à la paix sur notre planète.

Le caricaturiste Nicolas Vadot nous rend visite dans le projet Interlangues.

Quand l’audace, la liberté, le mouvement et l’humour nous rassemblent.

Ce dimanche 20 décembre 2015, nous avons accueilli le caricaturiste Nicolas Vadot dans notre projet Interlangues. « Désapprendre l’intolérance en apprenant à se regarder dans un miroir » pourrait être le conseil que Nicolas a adressé ce jour aux 50 jeunes caricaturistes des Balkans et Caucase rassemblés à Bruxelles.

Comme 120 autres caricaturistes du monde entier, Nicolas est membre de l’association « Cartoonist for peace » créée en 2006 par Plantu et Koffi Hanan après l’affaire des caricatures au Danemark. Cette association regroupe des chrétiens, athées, musulmans, juifs, laïcs qui échangent ensemble sur le dessin de presse, sur les tabous de chaque pays.

Le métier de caricaturiste consiste à tendre un miroir aux lecteurs afin de nous inviter à réfléchir à nos propres convictions en observant celles des autres. Est-ce que le dessin doit faire réfléchir ou doit-il distraire ? Nicolas n’est pas un dessinateur humoristique, pour lui l’humour est un moyen et pas une fin.  Son métier est de faire réfléchir car le dessin ignore les frontières, il s’adresse à notre inconscient.

Différentes manière peuvent être utilisées pour toucher les gens ; l’approche poétique tente de mettre une distance entre la réalité et nous, mettre le monde à distance pour le rendre plus supportable ? Le dessin peut être une manière de partager une émotion collective, de renouer avec la joie d’être actif dans l’action, dans des nouvelles expériences collectives.

Le dessin satirique adresse les tabous. Comment les détecter ? Nicolas félicite les jeunes participants du projet Interlangues de s’être déplacés en Belgique, de voyager car le voyage est une belle manière d’apprendre d’autres manières de penser. « Le meilleur moyen de devenir stupide est de ne pas se mélanger ». L’interaction permet de comprendre d’autres réalités, de devenir moins con. C’est un peu l’idéal européen ; tous différents dans une même entité.

Le sexe et la religion constituent les tabous les plus fréquents avec lesquels jouent les dessinateurs. Nicolas déplore une certaine censure plutôt économique liée à la peur de perdre des abonnés plutôt qu’à une disposition moralisatrice. Il est important de replacer chaque image dans son contexte pour éviter des mauvaises interprétations. Un des dessinateurs du journal Charlie Hebdo Tignous respectait toutes les croyances et non croyances. Nicolas croit qu’il a été assassiné parce qu’il respectait les croyances de chacun-e car les extrémistes tuent ceux qui ne pensent pas comme eux.

L’évolution du métier de caricaturiste amène Nicolas Vadot à constamment évaluer les éléments qu’il place dans un dessin de presse et à expliquer comme aujourd’hui son métier à différents publics. Les petits dessins comme ceux que les jeunes du projet Interlangues réalisent rappellent aux adultes qu’ils ont été des enfants et que leurs impertinences peuvent persister dans nos modes d’expressions.

Interlangues signifie que le dessin est un langage universel, c’est aussi une manière d’affirmer l’humilité de nos perceptions du monde, que la vérité n’existe pas. Wolinski disait qu’un dessinateur de presse « n’a pas d’illusions », il tente de dessiner le monde tel qu’il est, en cherchant un certain espoir sans tomber dans le cynisme.

Sur différentes thématiques (écologie, lutte contre les discriminations, manque d’objectivité de certains médias….) nous trouvons des points de vue originaux, des formes de contestation issues du jeu, du rêve, du plaisir d’être présents que les animateurs Kevin Cocco et Thomas Vermeire proposent pendant ces 5 jours de rencontre à Bruxelles.   Comme Nicolas Vadot le souligne, on découvre dans ces dessins des jeunes une dimension symbolique et du réel qui propose un nouvel imaginaire à ceux et celles qui savent regarder le monde autrement.

Vous souhaitez retrouver les dessins de Vadot ?

Une présentation d’interlangues ?

Avec le soutien de l’Union Européenne – Erasmus +

MA LETTRE – Hommage à Roger Kalemba

Je t’avais promis que je ne serai plus triste. Je t’avais dit que je tiendrai. Je t’avais dit que je survivrais.  Mais voilà le temps est passé et je reviens vers toi !!! je reviens vers toi parce-que ma douleur est grande et ma peine immense. Grande et immense car mes larmes coulent dans mes entrailles. Elles refusent de couler sur mes joues pour pas les abimer. Tu te souviens surement de lui. Comme moi il était toujours avec toi ; Comme moi il te suppliait de le laisser « exister » ; comme toutes ses personnes, il voulait tout simplement « vivre ».

Il me parlait de projets de vie. Il me parlait de sa maman, de sa sœur ; il me parlait d’amour et de paix. Que de rêves brisés, que de cœurs déchirés ; il n’a pas tenu.

Il n’a pas tenu face à la douleur que tu lui as infligée ; il n’a pas tenu face à sa famille en souffrance et son impuissance à briser les chaines que tu lui as mises. Il n’a pas tout simplement survécu.

Comme lui beaucoup sont encore derrières tes grilles. Tu les appelles « illégaux », tu les prives de liberté. Ils crient, ils pleurent, ils agonisent et finissent par s’éteindre sous tes yeux ou souvent très loin de toi.

L’Un d’entre eux s’appelait KALEMBA ROGER. Quinze années qu’il te supplie de le laisser vivre. Quinze années qu’il subit ton injustice. Quinze années que tu t’acharnes contre lui. Quinze années !!!!

J’imagine la douleur d’une mère qui n’a pas revu son fils depuis quinze années.  J’imagine la femme qui regarde la route depuis quinze années, un enfant à qui on a tout arraché et qui devra désormais être un « enfant-adulte ». La tristesse de tous ceux-là privés d’affection.

Si j’ai choisi de t’en parler, c’est parce-que tout est si loin et si proche de nous.  Si je te le dis c’est parce-que tu pouvais passer à côté sans t’en rendre compte.

Si j’attire ton attention c’est parce-que je pense que nul n’a le droit d’infliger une telle douleur à son prochain. Si je m’exprime c’est parce-que j’ai espoir…

Espoir que les hommes seront vraiment égaux, que chaque vie compte, que la main tendue croisera une autre main ; espoir que la lumière reviendra ; que les chants remplaceront les coups de fusils et de mitraillettes ; espoir que l’océan est bleu ; espoir que Kalemba repose en paix.

En hommage à Roger Kalemba, qui s’est suicidé en détention dans le centre fermé de vottem le 19 décembre 2015.

Repose en paix

Introduction au projet Interlangues

Après l’émotion, la réflexion et l’action : comment répondre aux jeunes qui s’interrogent sur l’assassinat des journalistes caricaturistes de Charlie Hebdo le mercredi 7 janvier 2015 ? Dans toute l’Europe géographique, beaucoup d’animateur-trices, de professeurs ont abordé la question avec leurs élèves dès le lendemain de l’attentat. Beaucoup se sont trouvés démunis par les interpellations des jeunes. Ces évènements à Paris, Verviers et le climat sécuritaire, les militaires dans la rue en Belgique, les tensions issues du conflit en ex-Yougoslavie et de la guerre civile en Géorgie pointent que le dialogue interculturel et l’expression des droits à vivre ses convictions philosophiques restent difficiles à atteindre dans certains contextes où les jeunes vivent. Les apprentis dessinateurs que sont les jeunes d’Interlangues ou les professionnels confirmés n’ont pas la même façon de travailler, la même culture, ne rient pas de la même chose, la culture du dessin est différente mais nous croyons possible un respect de l’autre par une coconstruction d’une certaine universalité du dessin, de son intention d’où le nom du projet.

Présentation lors du 1er jour de la rencontre à Bruxelles qui fédéra 40 jeunes de Macédoine, Serbie et Géorgie :

Le projet Interlangues.    Des éclats de rire.

Interlangues est né il y a quelques mois quand une professeure de français a exprimé son désarroi devant les questions légitimes de ses élèves suite aux attentats de Charlie Hebdo à Paris.  C’est l’humour, le droit de rire, de se moquer avec une plume et un dessin que des extrémistes ont attaqué.  Nous animateurs, nous savons le prix de la liberté, nous professeurs, nous essayons chaque jour de transmettre un esprit critique sans lequel il n’y a pas de sciences, pas de savoir car tout peut-être critiqué.

L’année 2015 fut terrible, c’est une grande tristesse car l’impertinence fait partie de la vie et c’est la vie qui fut ciblée.  Soyez moqueur, soyez frondeur, la dérision et l’autodérision nous appartiennent, nous pouvons nous moquer de nous même, nous le devons.

Interlangues est un projet pour lutter contre l’obscurantisme qui veut étouffer la liberté d’expression.  C’est une résistance aux fanatiques religieux, aux extrêmes droites, aux politiques qui entretiennent la misère et le terrorisme.

On a tous conscience que ce qui s’est passé est très grave.  Est-ce que cela peut m’arriver ?  Pourquoi des gens font cela sont des questions que les jeunes se posent normalement.  C’est ensemble qu’on peut tenter de répondre à ces questions.  Des questions pour faire le point, des questions pour aussi exprimer nos points de vue, ce que vous aimez, la société que vous souhaitez construire ensemble.

Nos rires sont des chants, des petits dessins au nom de notre liberté.  Nous vous remercions d’être parmi nous dans le climat sécuritaire qui a frappé la France et la Belgique.  Merci d’être là et d’affirmer votre envie, votre désir d’inventer, de découvrir la diversité du monde.  Votre présence est en soi la manifestation d’une lutte pour nos valeurs démocratiques.

Les mots nous manquent devant la souffrance,  nous sommes tous touchés par ce qui s’est passé, nos émotions s’entrelacent.  Mais voici qu’avec nos dessins, nos caricatures nous affirmons une force créatrice immense.  Ici commence un monde possible.  En janvier dernier, Luz disait aux obsèques de Charb « je suis Charlie ? Prouvez-le » et bien voilà nous sommes là et bien prêts à nous exprimer.  Cela ne tient qu’à vous que cette expérience soit solidaire et unique.  

Kevin et Thomas sont présents pour vous accompagner dans le chemin des « même pas peur ». Bon travail les amis.  Je vous souhaite de bons coups de crayons et surtout de bien vous amuser.

Page web du projet ici

 

Theo Francken et les revenus des réfugiés.

La politique de la division

Le secrétaire à l’asile et à la migration a une fois de plus, comme à chacune de ses sorties tiré, sur la cohésion sociale. Il a, dans une interview sur (http://www.rtl.be/videos/video/560389.aspx), remis en cause le droit au revenu social aux personnes reconnues réfugiées.  Il pose la question : « pourquoi un belge qui a payé des cotisations reçoit 1100 euros pendant que les réfugiés reçoivent 1000 euros »?

Nous souhaitons rappeler au secrétaire Theo Francken que les réfugiés reçoivent uniquement 817 euros. Que cet argent sert à payer le loyer, les factures, les formations. Le temps accordé à l’insertion et à l’intégration de ces populations nécessite aussi un accompagnement. Une politique de classification des populations n’est pas une bonne chose.  Le président de la NVA (Bart de Wever) avait déjà fait allusion à cette division dans une de ses sorties médiatiques.

Ces personnes reconnues réfugiées sont des citoyens à part entière et non des citoyens de seconde zone comme vous le voulez. Voilà pourquoi elles ont un droit de vivre et non de survivre.

Monsieur Franken a un revenu de 10.039 euros par mois tandis que le citoyen lambda, le belge qui a travaillé 40 ans touche 1100 euros.

Pourquoi ne pas commencer par justifier cette différence de traitement et réduire cet écart inacceptable ?

Le Monde des Possibles ASBL