La convergence des luttes entre travailleurs sans-emploi et travailleurs sans-papiers.

L’organisation des sans-papiers dans les grandes villes de Belgique

2015 est l’année de tous les changements. Le MR (mouvement réformateur), en coalition avec la N-VA forme un gouvernement pour conduire la Belgique. Le portefeuille de l’asile et migration revient à la N-VA avec à la manette THEO FRANCKEN.

La politique migratoire, qui n’était déjà pas au top sous le gouvernement précédent s’est durcie de manière considérable. On passe à une politique restrictive. Le taux de réussite pour les demandeurs d’asile chute (16%) tel un fruit trop mur. Les personnes déboutées de leur demande d’asile se retrouvent sans droit et exposées à toutes formes de dérives autoritaires : exploitation, arrestation arbitraire, enfermement et expulsion vers des pays en proie à toute forme d’insécurité. Au même moment les politiques se lancent dans une politique de division et de précarisation des populations : saut d’index, retraite à 67 ans, exclusion du chômage pour certains et du revenu d’insertion pour d’autres, diminution du pouvoir d’achat des ménages. Les CPAS subissent des coupes budgétaires. Pour justifier le mal de la société, les sans-papiers sont un bouc émissaire parfait pour le gouvernement. Ils sont désignés comme des coupables dans la crise qui secoue le pays. Accusés de prendre le travail des Belges, de vol à l’étalage etc…

C’est face à toutes ces injustices que les mouvements de sans-papiers se formeront dans tout le pays (Liège, Bruxelles, Mons, la Louvière). Objectif affiché : lutter contre l’exclusion dont ils sont victimes et déconstruire les préjugés et les stéréotypes. La voix des sans-papiers de Liège est un de ces mouvements et lutte auprès des autres collectifs pour une reconnaissance et une prise en compte des personnes sans-papiers et pour une société plus juste.

Dans un souci de communiquer avec l’opinion publique et de rallier plus de personnes à sa cause, la VSP a entamé une occupation. Ce geste est une forme de lutte. Rester dans l’ombre ne permettra pas une visibilité des souffrances affligées à cette classe de la population. Aussi illégale soit-elle, cette démarche acquiert une grande adhésion de la population et permet de greffer la lutte des sans-papiers aux autres luttes sociales. Les Sans-papiers ont à ce jour fédéré autour d’eux une grande partie des précarisés et de tous ceux qui vivent aujourd’hui un déni de leurs droits. On peut ainsi voir les travailleurs avec ou sans emploi, les étudiants, les partis politiques de gauche radicale, les associations de défense des droits de l’homme, défiler fièrement aux côtés de ceux qu’ils nomment fièrement « nos frères d’armes ». Toutes ces personnes se sentent unies pour la même cause : lutter contre le gouvernement et ses politiques néo-libérales.